Dès la fin du XVIIIe siècle, l’intérêt stratégique de la rade de Villefranche attire les autorités maritimes russes de l’époque qui y mouillaient à chaque conflit avec la Turquie. Un consulat existe déjà à Nice à cette époque.

La présence Russe à Villefranche-sur-mer : un intérêt militaire dans un premier temps

En 1749, le niçois, Jean-Michel Auda, devient « conseiller de commerce » en Russie, et se lie d’amitié avec un jeune marin du nom d’Alexis Orloff (ou « Orlov »).  Son frère, Grigori Orloff, devenant plus tard le favori de l’impératrice Catherine II, lui donnera accès à de hautes fonctions au sein de ce gouvernement, et c’est ainsi qu’il amènera ainsi la flotte russe impériale à faire escale à Villefranche-sur-Mer dès 1770.

Cette base leur devient essentielle quand, au lendemain de la guerre de Crimée en 1856, la marine impériale russe est privée d’accès de son accès à la Méditerranée. Le Duc de Savoie, accepte alors de céder à la Russie un droit d’escale permanent au Lazaret et à la Darse de Villefranche, ce qui permettra à la flotte russe d’y entreposer des vivres et des combustibles. La rade devient alors le port d’attache de la noblesse impériale en villégiature dans les états de Savoie. Lors du rattachement du comté de Nice à la France en 1860, Napoléon III confirmera la base navale russe de Villefranche.

C’est à partir de 1856, que se développent les villégiatures des riches hivernants russes, avec notamment l’arrivée de l’impératrice douairière Alexandra Feodorovna (veuve du Tsar Nicolas 1er). Pour rejoindre la ville de Nice depuis la rade de Villefranche où sa frégate fait mouillage, l’impératrice finance la construction d’une nouvelle route, le chemin existant étant décrit à l’époque comme « tout juste praticable à dos de cheval ». Elle sera inaugurée en mars 1856, et baptisée « boulevard de l’Impératrice de Russie » (dont une partie correspond à ce qu’on nomme aujourd’hui le boulevard Stalingrad).

En 1893, une équipe de scientifiques russes de Kiev remplace les militaires pour pratiquer des recherches océanographiques en profitant de la présence d’un courant ascendant de la rade. Ces études, malgré les aléas politiques entre les deux nations, se poursuivront jusqu’aux années 1930.