La candidature de Nice au patrimoine mondial de l’Unesco tient autant à son rôle historique qu’à son site naturel et à son urbanisme faisant d’elle une ville sans équivalent au monde.
Le patrimoine architectural
Les villas sont la forme la plus ancienne de l’hébergement touristique à Nice. Elles se comptent encore par centaines, une partie est encore visible dans le centre-ville, mais elles marquent davantage le paysage collinaire et le rivage. La plus ancienne se trouve sur la Promenade des Anglais ; construite sur le rivage par lady Penelope Rivers, elle date de 1787. La grande majorité des villas datent du tournant du XXe siècle, et quelques beaux exemples Art-déco, modernistes ou contemporains ponctuent le paysage urbain et collinaire.
L’immeuble « d’agrément » est la forme d’hébergement la plus répandue. Le patrimoine de Nice se caractérise par cette typologie particulière, présente en très grand nombre, que l’on trouve rarement, ou en quantité limitée, dans les inventaires habituels du patrimoine de villégiature. Caractéristique du paysage urbain du centre-ville, ses façades ornementées rappellent celles des hôtels car ils ont en commun le même objectif d’attractivité. Il est à Nice souvent dénommé « palais ».
Les hôtels de voyageurs et les pensions sont nés à la fin du XVIIIe siècle avec l’amélioration des transports et le raccourcissement des séjours. L’apparition des grands-hôtels au XIXe siècle, puis des palaces, complète le panel de l’hébergement hôtelier. Près de 400 hôtels historiques (datant de 1835 à 1955) sont encore présents dans le périmètre du bien, dont la plupart des palaces et des grands-hôtels. Certains ont été reconvertis mais un tiers d’entre eux est toujours en fonction.
Les lieux de sociabilité témoignent également de la vocation touristique ancienne de la ville. Une dizaine de lieux de cultes de communautés étrangères (orthodoxes grecs ou russes, protestants anglais, allemands ou américains) s’inscrivent dans le paysage urbain du centre- ville. Assortis parfois de jardins ou de cimetières, ils sont encore aujourd’hui porteurs de valeurs humaines et historiques. Les lieux de divertissement façonnent également l’image du centre-ville et du littoral, par leur nombre et leur qualité, ainsi qu’en témoignent l’opéra, la salle de concert du Château de Valrose ou le Palais de la Méditerranée, tout comme les grands magasins et les boutiques de luxe dont plusieurs conservent encore leurs vitrines historiques.
Une ville cosmopolite et pittoresque, aujourd’hui comme hier
À travers toutes les expressions stylistiques du patrimoine architectural de Nice, depuis le néo-classicisme jusqu’aux architectures contemporaines, en passant par l’éclectisme, l’Art Nouveau et l’Art-déco et toutes les tendances du modernisme du XXe siècle, des constantes apparaissent.
Tout d’abord, les influences internationales qui témoignent du cosmopolitisme d’une « capitale » touristique voulant évoquer les capitales à la mode à chaque époque (Saint-Pétersbourg, Londres ou New-York…). Ces influences sont accentuées par le fait que les commanditaires et les architectes impliqués venaient eux aussi de tous horizons.
Par ailleurs, la grande majorité du paysage bâti niçois porte les marqueurs usuels de la villégiature de riviera (belvédères, larges débords de toitures, bow-windows, loggias, matériaux et décors luxueux…), mais aussi des aspects particuliers liés au site (décors évoquant la mer et la montagne, les fleurs et palmes, etc.), ou au pittoresque et aux savoir-faire des artisans italiens (enduits colorés, frises peintes, sgraffites, etc.). La toponymie est une dernière caractéristique fondamentale du bâti de villégiature. À Nice, le regard est partout attiré par les noms des bâtiments, qui évoquent le cosmopolitisme, le bon air, les belles vues, le prestige ou les paysages arcadiens.
Ce paysage urbain de villégiature, cette ville d’agrément qui ne doit pas ressembler aux villes industrielles ou simplement fonctionnelles, doit exprimer en tous lieux un certain art de vivre, l’exotisme et le bien-être.