Construit dans un domaine de quatre hectares sur le cap de Nice, avec 600 mètres de façade maritime, le Palais Maeterlinck est sans conteste l’une des plus belles demeures de la Côte d’Azur.

Le Palais Maeterlinck est à lui seul un résumé de la grande et de la petite histoire de la Côte d’Azur…  Après un premier projet d’hôtel de luxe qui n’aboutira pas, au début du XXe siècle, la propriété est achetée en 1925 par un pseudo aristocrate russe à la réputation sulfureuse, le comte de Miléant, qui souhaite créer à Nice le pendant du casino de Monte-Carlo. Il entame ainsi la construction d’un somptueux palais, qu’il baptise Castellamare. Mais comme le précédent, le projet avorte, la crise de 1929 ayant ruiné le comte de Miléant. En 1930, l’ensemble est racheté aux enchères par l’écrivain Maurice Maeterlinck qui s’y installe avec son épouse de 20 ans sa cadette, l’actrice d’origine niçoise Renée Dahon (1893-1969). Le domaine est rebaptisé Villa Orlamonde (un clin d’œil à un poème de l’opéra Ariane et Barbe-Bleue, dont Maeterlinck avait écrit le livret).

Auréolé du Prix Nobel de littérature qu’il a obtenu en 1911, Maurice Maeterlinck est à l’époque une véritable star internationale. Sa fortune lui permet de terminer les travaux de construction, seul le gros œuvre ayant été réalisé avant qu’il n’achète le domaine. Avec sa terrasse ouverte sur la mer, ses deux bassins d’inspiration Louis XV bordés de colonnes ioniques et son hall de 200 m², la ville s’inscrit vite comme l’un des centres de gravité de la vie mondaine des Années folles. Les réceptions qui y sont organisées deviennent légendaires, avec des invités de marque comme Chaplin ou Saint-Exupéry.

Splendeur et déclin

En 1939, les Maeterlinck quittent la France pour les Etats-Unis, ils passeront près de huit ans réfugiés à Manhattan. Mais la nostalgie de leur résidence niçoise les tenaille, ils rentrent en France en 1947 pour redonner sa splendeur à la Villa Orlamonde, qui fut pillée pendant le conflit. Maurice Maeterlinck y mourra le 5 mai 1949, ses cendres seront recueillies (comme celle de son épouse) dans une stèle érigée sur la propriété. En son honneur, la ville de Nice modifie le nom de la partie du boulevard Carnot sur laquelle la villa est située et lui donne le nom de de l’écrivain belge. Du 200 boulevard Carnot, la villa Maeterlinck change ainsi d’adresse postale : celle-ci sera désormais le 38, boulevard Maurice-Maeterlinck !

Renée Dahon y habitera jusqu’à son décès 20 ans plus tard en 1969, cultivant avec passion le souvenir de son époux et de son œuvre littéraire. La propriété, dont l’entretien est extrêmement exigeant et coûteux, se retrouvera à nouveau à l’abandon et sera alors transformée en une résidence de 20 appartements, le Palais Maeterlinck. Durant les années 80 est construit le pavillon Mélisande. L’ensemble de la propriété devient alors un hôtel de luxe qui, lui aussi, fermera ses portes, en 2008.

Symphonie de lumière

Il faudra attendre l’arrivée, en 2012, du magnat tchèque de l’immobilier Radovan Vitek pour que le Palais Maeterlinck renaisse dans toute sa majesté. Sous la houlette de l’architecte niçois Jean-Paul Gomis, les trois bâtiments d’origine accueillent désormais des résidences privées de très haut standing, dans une symphonie de lumière respectant l’âme de cette vénérable propriété. Dans l’aile ouest, l’ancien hôtel, se trouvent deux villas jumelées indépendantes, dont toutes les pièces ont une vue sur la mer. Le bâtiment central comprend une vingtaine d’appartements sur deux ou trois niveaux. L’aile est, celle que Maeterlinck avait baptisée Orlamonde, accueille six duplex de plus de 200 m2.

Entre ciel et mer, perché à 20 mètres au-dessus de la Méditerranée, le Palais Maeterlinck a enfin (re)trouvé sa place dans la légende azuréenne.