A la fois port de plaisance, de pêche et de commerce, le port de Nice est l’un des plus réputés de la Méditerranée. Sa situation géographique idéale en fait un accès incontournable à la Corse. Caractérisé par ses traditionnels pointus, il prend place au cœur d’un quartier riche en histoire, aménagé depuis le XVIIIe siècle et encore superbement conservé. Présentation de la genèse de ce remarquable quartier portuaire, véritable atout pour le tourisme niçois.

Les origines du port de Nice

La construction du port de Nice remonte au milieu de XVIIIe siècle. Le royaume de Piémont-Sardaigne souhaite alors s’aménager un accès à la mer et se tourne pour cela vers les marais de Lympia, après un projet avorté sur le site des Ponchettes. Le roi de Sardaigne Charles-Emmanuel III prend la décision de faire construire un port dans cette zone marécageuse en 1749. Il s’agit d’un projet colossal, qui va s’échelonner sur près de 150 ans. Celui-ci comprend la construction d’un port artificiel composé de deux bassins, ainsi que d’un arsenal, d’un quai et du quartier environnant.

Le projet débute l’année suivante et le port Lympia est ouvert aux navires à partir de 1751. La digue et le premier bassin sont rapidement achevés, mais les travaux nécessitent un agrandissement notable et de nombreux aménagements vont se succéder dans les décennies suivantes. Les travaux s’accélèrent suite au rattachement de Nice à la France en 1860. Au début du XXe siècle, le quai Ribotti et le quai du Commerce sont construits, avec d’autres aménagements permettant la traversée des navires de gros tonnage.

La création du port de Nice offre de nouvelles perspectives économiques à la ville, qui développe son activité commerciale dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Une réforme douanière et de nouveaux traités commerciaux favorisent les échanges avec la péninsule italienne. En 1860, le port, spécialisé dans les denrées alimentaires, génère un trafic important, à hauteur de 37 000 tonnes de marchandises importées chaque année, en particulier les céréales et le vin. En 1910, ce chiffre a été multiplié par dix. Le transport passager connaît également un grand succès, avec une première liaison régulière jusqu’à la Corse en 1860. Après la Seconde Guerre mondiale, le port de Nice rencontre un vif engouement et un important afflux touristique.

Le port de Nice, l’un des joyaux de la ville

Le port de Nice constitue sans nul doute l’un des joyaux architecturaux de la ville. Il abrite en son sein plusieurs lieux importants, visités par de nombreux touristes chaque année. Parmi les monuments les plus marquants du quartier, on citera tout d’abord la caserne Lympia.

Cet édifice niçois historique voit le jour à la création du port en 1750. Utilisé tout d’abord pour stocker le matériel de creusement, il fait ensuite office de bagne. Il se voit agrandi de deux bâtiments en 1840: le premier, au sud, est détruit en 1937 pour donner un meilleur accès au quai du Commerce, et le second, au nord, a été réhabilité depuis 2010.

La colline du château est à l’heure actuelle l’un des lieux touristiques les plus prisés du littoral niçois, avec sa vue imprenable sur le bord de mer. Il s’agit d’un vaste rocher de calcaire s’élevant à une hauteur de 93 mètres, dont le sommet a abrité l’ancien château de Nice. La colline est un site naturel classé compris dans le périmètre du quartier du port. Elle demeure indissociable de ce quartier historique, en raison de la beauté de ses panoramas et de son parc très touristique.

La digue du port de Nice, achevée en 1752, est l’élément à avoir subi le plus de changements au fil des années dans le quartier. Maintes fois agrandie et rénovée pour faire face aux aléas urbains et climatiques, la digue s’est vue notamment ajoutée une jetée intérieure. Les travaux ont été réalisés par l’ingénieur De Vincenti, en utilisant les prisonniers du bagne comme main-d’œuvre et les pierres de l’ancienne forteresse pour la construction. Dans les années 1840, la digue est allongée d’une cinquantaine de mètres, puis prolongée à différentes reprises jusqu’au début du XXe siècle. Elle est dotée d’un phare depuis 1872 et a subi une dernière modification en 1912, avec l’ouverture du bassin du Commerce.

Le quartier du port de Nice a su évoluer depuis sa création, dans le but de servir au mieux ses objectifs, à savoir l’intégration dans le tissu urbain, le développement du transport de marchandises dans un premier temps, puis du transport de passagers par la suite. Des activités maritimes variées y ont vu le jour, principalement dans la seconde moitié du XXe siècle, avec notamment le yachting, la pêche et un espace dédié aux célèbre pointus. Il s’agit surtout d’un quartier d’une grande richesse historique, au patrimoine parfaitement préservé, devenu un lieu touristique majeur de la cité niçoise.